Hakem Bachir*
Commencé le 27 mars 2016 aujourd’hui 31 mars 2016, des contractuel, des syndicats, des associations parmi eux un secrétaire général de syndicat ont décidé de parcourir plus de 236 km à pied de Béjaia à Alger pour réclamer la fin de la contractualisation dans l’enseignement, la fin de la précarisation du métier d’enseignant et l’intégration de tous les contractuels enseignants. Ils sont près de 2800, ils soignent en silence leurs blessures physiques et non morales aidés par des habitants des wilayas et communes qu’ils traversent, par des médecins volontaires et le croissant rouge algérien.
Ils ont entrepris cette marche seuls aujourd’hui toute la population algérienne, partout où ils passent, sympathise avec eux, les encourage, brande des banderoles et lance des you-you c’est incroyable. Les contractuels contactés me disent qu’ils ne sentent plus leurs blessures c’est un miracle.
Cette marche, l’histoire l’écrira, le monde en parle déjà, le CELA conseil des enseignants des lycées d’Algérie reçoit chaque jour des messages de solidarité de la part des syndicats étrangers.
Ma stupéfaction c’est la sourde oreille des autorités devant tout ça car tout le monde en Algérie demande l’intégration de ces jeunes futurs enseignants qui ont prouvé par cette marche leur volonté de rester dans l’enseignement.
Je ne vois pas comment peuvent-ils terminer ces enseignants l’année, blessés, sans vacances et fatigués.
La tutelle : prend-elle en considération cela ? Elle qui parle d’éthique, de conscience et de responsabilité vis-à-vis des élèves ?
Les associations des parents-élèves : où sont-elles ? ou bien attend-elle le pourrissement pour s’engager et charger l’enseignant, aujourd’hui c’est les vacances.
Pour finir un grand salut à nos héroïques marcheurs qui viennent de dévoiler beaucoup de choses dont la société a pu voir et approcher.
*Hakem Bachir Professeur de mathématiques au lycée Colonel Lotfi d’Oran