LA COLONISATION MODERNE

L’ATTAQUE AUX ACQUIS DES TRAVAILLEURS DE LA PART DES MULTINATIONALES, DE LA BANQUE MONDIALE ET DU FMI SE PRECISE DE PLUS EN PLUS.

La colonisation capitaliste s’étend à travers le monde

Hakem BachirHakem Bachir*

Après la loi du travail en Espagne il y a quatre ans voilà la loi El Khomri en France, la loi Peeters en Belgique, et bientôt la loi Ghazi en Algérie, l’attaque aux acquis des travailleurs à travers le monde est aujourd’hui flagrante.
Donc après avoir réussi à faire passer certaines lois du Travail dans certains pays en s’attaquant aux acquis des travailleurs en générale, les banques mondiales, le FMI et toutes les multinationales continuent à faire plier les représentants des travailleurs avec le concours et l’obéissance des gouvernements qu’ils soient socialistes ou non.
Trois ministres de l’emploi, El Khomri, Peeters et Ghazi dans trois pays différents pour un même projet la loi du travail.
Le premier point commun de ces lois c’est l’application de cette loi par la même méthode.
En France, la procédure de l’article 49-3 de la Constitution a permis de faire adopter le projet de loi par l’Assemblée nationale en 1ère lecture sans vote des députés.
En Belgique, le gouvernement belge a décidé de mettre en place d’ici janvier 2017 une modification profonde de la loi sur le travail en prétextant un besoin de flexibilité des entreprises pour créer de l’emploi.
En Algérie, la tripartite du 05 juin 2016, le gouvernement prétextant la crise mondiale et le risque de faillite de la caisse de de retraite a décidé de s’attaquer aux départs anticipés des travailleurs pour fixer la retraite sans condition d’âge sans consultation des vrais représentants des travailleurs.
Pour ces trois pays ces réformes de loi de travail ont pour but de diminuer le chômage et de faire face à la crise mondiale créée par les multinationales.
Ces mêmes patrons qui prônent le changement des lois mondiales n’ont qu’un but c’est d’ appauvrir les peuples pour cela ils utilisent la nouvelle colonisation moderne celle du capitalisme sans âme sur tout l’univers même sur les pays développés.
Nous avons pu voir cette mondialisation qui a transformé des gouvernements socialistes pratiquer une politique capitaliste et nous pouvons prendre comme exemple la France.
En ce qui concerne ces lois de travail, l’Espagne a adopté une loi analogue à celle des français il y a quatre ans, qui a fait très mal aux Espagnols : aujourd’hui le chômage n’a pas baissé, contrairement à ce qu’on entend souvent – il aurait même dû augmenter s’il n’y avait pas eu la légère reprise économique qu’on observe en Europe grâce à la chute des prix du pétrole. Par contre, il y a eu des licenciements massifs dans beaucoup d’entreprises, facilités par cette loi, et les salaires ont considérablement baissé.
Si la lutte en France et en Belgique a commencé, en Algérie les syndicalistes surpris par cette décisions qu’ils croyaient inapplicable dans notre pays vu les acquis révolutionnaires que les travailleurs avaient réussi à avoir depuis des années.
Tout le monde disait qu’ils n’oseront jamais toucher à nos acquis pour lesquels des syndicalistes se sont battus jusqu’à la mort de Aissat Idir à Benhamouda à Osmane Redouane. Tous se sont battus pour la dignité et la liberté du travailleur seul apte à décider du changement de la loi du travail.
Une tripartite est aujourd’hui non pas pour défendre le travailleur mais pour faire passer des lois et des protocoles auxquels il n’a jamais participé à leur élaboration ni accepté leur application.

Aujourd’hui, tous les travailleurs d’Algérie sont confrontés à cette nouvelle loi qui augmentera le chômage, généralisera la contractualisation vu qu’il y aura moins de postes budgétaires vacants, vu que la retraite anticipée sera supprimée et donnera beaucoup plus de puissance aux patrons qui décideront eux-mêmes de l’avenir du travailleurs.
La colonisation capitaliste est née et légalisée. L’esclavage est de retour.
Maintenant que feront les travailleurs et les syndicats en Algérie après cette attaque, seul l’avenir nous le dira mais une seule chose est sure ils ont osé et décidé et la lutte pendant cette année 2016-2017 s’annonce difficile et dangereuse si le projet n’est pas retiré.

* Hakem Bachir professeur de mathématiques au lycée Colonel Lotfi d’Oran