Déclaration du CLA a l’occasion du 1 MAI

cla-label1er mai 2016

Pour un front  social contre la précarité

  de l’emploi et la répression

                                  Le 1er mai 2016, c’est 130 ans après le 1er mai 1886. 

130 ans de luttes et de résistances du monde du travail nous ont permis de bénéficier d’un ensemble d’acquis sociaux et démocratiques, tel que les huit heures de travail, le droit aux loisirs , un travail et une vie digne et le droit d’organisation et d’expression des travailleurs et leurs syndicats. 

Le capitalisme se nourrit de l’exploitation des travailleurs. Sa mondialisation est venue renforcer le dispositif de déshumanisation du travail et des travailleurs.

 Nous constatons à l’échelle mondiale :

  – des attaques contre tous les acquis sociaux menées depuis des années où se conjugue politique d’austérité et impératifs sécuritaires (terrorisme, guerre et drogue sont les maitres mots utilisés pour s’attaquer aux droits fondamentaux des travailleurs).

 – réductions des salaires et perte du pouvoir d’achat pour les travailleurs, précarisation de l’emploi d’un côté et réductions des  impôts et argent public et des contribuables pour encourager l’investissement et donc les profits des patrons d’un autre côté.

-remise en cause du droit à la santé et à l’éducation gratuite où priment les logiques de coûts et de rentabilité financière.

-précarisation et contractualisation de la relation de travail, remise en cause du droit à la retraite, durcissement des lois  sur la sécurité sociale  et réforme du code de travail.

-restriction des espaces de liberté, du droit de grève et des droits syndicaux. Répression de tout ce qui est mouvement social.

Misère et pauvreté pour ceux d’en bas, profit et liberté pour ceux d’en haut : les travailleurs doivent subir plus, les patrons doivent gagner plus!

Mais cette détérioration des conditions de vie et de travail du monde ouvrier, toutes branches confondues, de l’enseignant du CEM à l’ouvrier d’El Hadjar, des agriculteurs écrasés par la casse des prix de l’union européenne à l’ouvrier « suicidé » de télécom en France ; des mexicains saisonniers surexploités dans les plantations américaines aux jeunes instruits et diplômés en chômage qui tentent de rêver dans les « nuits debout », tout cela n’est pas une fatalité.La résistance se construit par les grèves et les manifestations un peu partout dans le monde par les travailleurs, les précaires, les chômeurs…..comme c’est le cas en Europe, en Amérique latine et au Maghreb.

En Algérie : la politique d’austérité est mise en œuvre depuis la chute des prix de pétrole et une feuille        de route d’un ensemble de réformes (réforme de la santé,  de l’éducation, du code de travail, de système de retraite …….) est mise en place. 

Se cachant derrière la main invisible, la main de l’étranger et les dangers intérieurs et extérieurs qui menacent l’Algérie, le gouvernement entame sa soumission à l’OMC et les institutions financières internationales (FMI, BM) et criminalise tous les mouvements sociaux. 

Mais la résistance se construit avec la grève des cheminots, de la SNVI, des syndicats de l’éducation et de la santé, avec le mouvement des chômeurs et actuellement avec le mouvement des enseignants contractuels avec leurs actions  (une marche de 250 KM, un sit-in de 23 jours et une grève de plus d’un mois) et qui continue encore. 

 Ce n’est pas à nous de payer leur crise, la prédation, les profits, la corruption c’est eux !
Construisons notre résistance ensemble localement et à l’échelle mondiale.

A la veille de la journée mondiale du travail, le CLA, organisation syndicale autonome dans le secteur de l’éducation en Algérie :

 – condamne toutes les politiques d’austérité et de répression dans le monde contre le monde du travail et les acquis sociaux.

– reste convaincu que seule la l’unification des luttes et des résistances à l’échelle locale et internationale est capable de faire face à l’offensif que nous subissons pour maintenir nos acquis et en arracher d’autres.

– appelle à la création d’un front social en Algérie contre la précarité de l’emploi et contre cette répression récurrente des mouvements sociaux

– enfin le CLA réitère  son attachement à la revendication des enseignants contractuels en Algérie et salue leur lutte et détermination malgré la répression et les intimidations qu’ils subissent de la part des pouvoirs publics. 

Rassemblons nos forces et construisons une alliance des forces sociales et syndicales pour faire connaitre les luttes sociales, pour structurer des réseaux de solidarité et construire ensemble l’espérance d’un monde plus juste !


ALGER LE 29 AVRIL 2016