AGRAW- TIGAWT- ILEMZIEN
Déclaration ; 30 ans après la révolte inachevée d’octobre 88
05 octobre 1988, 05 octobre 2018, 30 années se sont écoulées depuis les évènements tragiques mais aussi heureux d’octobre 88, un mois où les algériens sont sortis dans les rues, unanimes pour exprimer leurs ras-le-bol et réclamer haut et fort la justice sociale, les libertés, l’égalité, en un mot ; la dignité.
Le bilan des victimes fut très lourd, des centaines de personnes assassinées par balles, des milliers arrêtés, torturés et de blessés. Malgré la répression sanglante, ces événements douloureux ont donné naissance au pluralisme politique, associatif, syndical et de la presse privée …mais le pouvoir, qui ne se souci que de sa pérennité aux détriments du peuple et de l’existence même de la nation algérienne, a vite fait de vouloir revenir sur ces acquis chèrement obtenus.
30 ans après, les acquis démocratiques d’octobre 88 sont remis en cause et menacés de disparition, les droits de l’Homme sont quotidiennement bafoués, les libertés d’associations, syndicales, de réunion et d’expression régressent, les manifestations et de rassemblements pacifiques sont interdites.
30 ans après, les raisons de ce soulèvement sont toujours d’actualité, crise financière, économique et sociale, les algériens soufrent de la misère, du chômage, de la cherté et de la précarité de la vie, sans oublier la bureaucratie, la corruption à grande échelle, les jeunes fuient le pays, les contestations au sud de l’Algérie comme au nord se généralisent et sont devenues le seul moyen des algériens pour réclamer leurs droits les plus élémentaires.
La fuite en avant et le désengagement de l’Etat met en péril la cohésion sociale et l’unité nationale qui n’ont jamais été aussi menacées qu’aujourd’hui.
Le pays traverse une crise politique, économique et sociale, crise institutionnelle et structurelle à tous les niveaux de l’État, la situation s’aggrave, le contexte national et régional impose une véritable et sérieuse ouverture démocratique avec l’implication de tous les algériens et algériennes pour mettre les premiers jalons d’un Etat de droit, de justice et de démocratie, où la souveraineté chèrement arrachée, sera restituée au peuple algérien.
Face à ce statut quo, le RAJ :
- Met en garde les pouvoirs publics contre sa politique d’entêtement et de sa sourde oreille opposées aux revendications légitimes des algériennes et des Algériens. Nous considérons que seule la restitution de la parole au peuple Algérien et la construction d’un Etat de droit et de justice sociale constituent les vrais leviers pour faire face à la crise.
- Interpelle les pouvoirs publics sur les violations répétitives des droits humains et sur ses errances sur le plan économique et social, sur les risques qu’encourt le pays vu l’absence d’une stratégie et d’une politique économique qui amorcerons la transition économique et réduiront la dépendance aux hydrocarbures.
- Appelle les forces vives et progressistes avec toutes ses composantes, associations, syndicats, partis politiques et l’élite nationale à conjuguer tous les efforts, créer les synergies nécessaires et engager un débat large et constructif permettant l’avènement d’une république démocratique et sociale.
- Réaffirme son attachement à la lutte pacifique pour la réappropriation des espaces de libre débat, le respect des droits de l’Homme et des libertés, toutes les libertés.
Fidèle au serment, à l’idéal d’Octobre 88 et aux luttes démocratiques menées depuis l’indépendance, pour la mémoire et contre l’oubli, pour le respect des libertés démocratiques et pour la justice sociale, le RAJ organise un rassemblement pacifique le vendredi 05 Octobre 2018 à la place des martyrs à partir du 14h30.
Alger le 03/10/2018
P/RAJ
Le président
Abdelouhab Fersaoui